Bonne nouvelle: on m’a volé trois cents euros.

Dix mille baths. Plus de la moitiée du budget pour un mois. C’est beaucoup. Comment est-ce arrivé ? Je ne le sais toujours pas. Ils ont tout simplement disparu de mon porte monnaie entre Bangkok et Ko Phi Phi.

« Des ninjas les mecs ! », comme dirait l’autre.

Il me restait treize jours en Thaïlande et cinq mille baths en poche. Soit environ cent trente euros. I. et moi nous étions à nouveau séparées, je devais me débrouiller seule.

Finalement c’est sans doute une très bonne chose que cela soit arrivé. J’ai retrouvé mon amour du « voyage à la root’s », la solidarité et découvert un nouveau visage de la Thaïlande.

Comment vivre avec presque rien sur les iles les plus touristiques de la Thaïlande ?

Chercher un endroit où dormir. Trouver le moins cher de l’ile. Heureusement Koh Phi Phi n’est pas très grande et faire le tour de toutes les guest-houses prend du temps mais est faisable à pied. J’y trouvai un dortoir de six personnes tenu par une adorable thaïlandaise. Deux cents baths la nuit avec A/C et eau chaude, je n’en demandais pas tant !

Koh Lanta étant plus grande il faut trouver quelqu'un avec qui partager une chambre. L’ile ne se faisant pas à pied, il est possible d’en trouver pas loin du port.

Chaque ile a ses restaurants locaux deux fois moins chers et tout aussi bons. Certes, pendant deux semaines les repas n’étaient pas très variés mais je ne souffrais pas de la faim.

Il faut également apprendre à dire non aux petits plaisirs habituels. Non, pas de pancakes banane-chocolat. Non, pas de coconut-shakes. Non, pas de bières rafraichissantes… Tout est dans le self-control. Un peu comme la cigarette. Ou presque.

Cependant il est quand même dommage d’être sur de magnifiques iles et de ne pas visiter les environs. Mon petit budget m’a tout de même permit une croisière d’une demi journée sur l’ile où le fameux film « La plage » a été tourné, ainsi qu’une journée en scooter pour faire le tour de Koh Lanta.

De plus sur ces iles touristiques, la chaleur et l’ambiance sont très, très propices à une bière, ou deux. La solution, je l’ai trouvée avec M., une allemande de vingt ans en vacances d’un mois. Elle aussi voyageait à budget serré et elle aussi était passionnée de musique. Nos voix s’accordant bien, tout comme sa guitare et mon ukulélé, l’occasion se présentant, nous voilà chanteuses-improvisées-à-titrer d’un bar. Le Kaya. Non seulement nous embrassions ainsi l’ambiance festive de l’ile mais en plus nous avions des bières gratuites ! Nous fîmes de même sur Koh Lanta, dans un reggae bar.

Lorsque je me suis retrouvée dans la galère, je ressentis de nouveau pourquoi j’aimais voyager. Parce que les gens sont gentils. Lorsqu’on fait du stop, lorsqu’on part en sac à dos à l’autre bout du monde, lorsqu’en général on rencontre des inconnus, les proches répètent « fais attention à toi », « sois prudente ». Il est vrai que la frontière est mince entre confiance et naïveté. Mais, les gens sont gentils.

Une véritable solidarité se crée entre « backpackers ». D’une glace à un hébergement, ils sont toujours là pour donner un coup de main au besoin. Un petit rien pour eux qui représente tout pour toi. Qui représente les valeurs et les principes que tu défends et espères suivre : la générosité, la solidarité, l’empathie.

Une générosité qui se retrouve tout aussi bien chez les thaïlandais.

a. Devinez qui m’a pris en stop sur 30 km ?

b.Devinez qui m’a offert une douche, une sieste, et une conversation des plus intéressantes ?

c.Devinez qui nous accueille royalement dans son appartement à Kuala Lumpur ?

Alors oui, en tant que touriste les arnaques sont fréquentes. Oui les Thaïlandais profitent de votre argent. Mais finalement il est difficile de leur en vouloir, parce qu’après tout, vous en avez. Et si vous n’en avez pas, si vous avez besoin d’aide, ils seront là. Tous, parce que les gens sont gentils.

a.ixat ed reuffuahc nu

b.esiadnaliaht nemow-ssensiub enu

c.oenrob ed neisialam nu