Retour en terre connue

04/03/2017 18:17

Il est temps pour moi de m'attaquer à l'article de clôture de cette magnifique aventure. Je suis rentrée depuis 24 jours.

24 jours qui me paraissent une éternité. C'est fou comme on se réhabitue vite. La langue, le climat, la nourriture, la culture, tout est revenue d'un coup, naturellement.

Certes je rajoute toujours des épices dans mes plats, il m'arrive de rouler à gauche, de sortir quelques mots anglais et de chercher la douchette des toilettes mais dans l'ensemble... comme si je n'étais pas partie. Ou presque

Une fois les deux semaines d'excitation passées... le retour est de plus en plus difficile. Qu'est ce que je faisais avant ?

Lorsqu'on a été habitué à vivre chaque journée meilleure que la précédente.

Lorsqu'on a vécu avec quelqu'un 24h/24.

Lorsqu'on a rencontré une personnes différente tous les jours.

Lorsqu'on a arrêté de se préoccuper de l'argent, "almost".

Lorsque la vie en France nous manquait...

Je me demande aujourd'hui à quoi je passais mes journées ? Université sans aucun doute. Et le soir ? Et le week-end ? Est-ce que je passais tout ce temps à geeker ou à faire la fête ?

J'exagère biensûr, mais aujourd'hui je m'ennuie..

En fait non je sais ce quoi faire: je dois trouver un travail, m'inscrire au sport, prendre des cours de chant, refaire de la radio, reconnecter.

Quel est donc ce bloquage ? Je veux trouver un travail pour repartir, alors pourquoi m'engager dans quelconque sport, cours ou bénévolat pour n'être disponible que quelques mois ? Ai-je assez d'argent de base pour m'inscrire à ces activités ? Ai-je envie de les faire seule de toute façon ?

Je suis seule sans l'être. Je vis chez mes parents, j'ai même deux familles ! J'ai retrouvé mes amis même si beaucoup d'entre eux sont loin.

Mais je suis seule dans ma tête, dans mon quotidien, dans mes envies, dans mes souvenirs. On s'est toujours dit que voyager à deux rendait le retour plus facile parce qu'on avait quelqu'un avec qui le partager. Mais mon amie est à l'autre bout de la France.

Tout ça toutes ces expériences, tout ce voyage, j'ai besoin de reconnaissance . J'ai absolument pas envie de me retrouver caissière en 35h à Super U parce que tout ça n'aurait servi à rien.

Oui je sais ça aura servi pour moi et de toute façon à quoi cela peut bien servir ? Et bien c'est bien le problème. Je n'en sais rien.

Ne vous méprenez pas je ne me sens pas plus déprimée que la moyenne française, je n'ai juste pas encore trouver ma place. Et puis trouver sa place dans un pays dicté par l'argent et une politique stagnante. Un pays où solidarité rime avec association humanitaire plutôt qu'avec citoyenneté. Un pays où trouver un travail relève plus de la mission que de la suite logique des études supérieurs...Je vous l'accorde, là, je semble dépressive.

Mais la France est belle comme le prouve ces photos et les gens sont adorables comme le prouve mes incroyables amis !

Bref j'écrivais à l'origine pour cloturer mon blog, merci à tous de l'avoir suivit et je suis très surprise de voir que vous étiez nombreux.

Je vous tiendrai au courant de mes prochaines aventures, il y en aura pleins d'autres j'en suis sûr.

Qui sait, mon prochain blog s'appelera peut-etre "unetiquenamérique" ?

A bientôt,

Suzanne.